Non aux violences faites aux femmes !

Article publié dans "Lutte Ouvrière" du 25 novembre 2005

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Les faits ne sont pas nouveaux, mais les chiffres rappelés à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, sont terrifiants.

-Chaque mois, six femmes meurent sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, c'est-à-dire qu'une femme meurt tous les cinq jours de violence conjugale.

-Une femme sur dix déclare avoir été victime d'une telle violence. Mais elles ont si peur que seulement 8% d'entre elles osent porter plainte et, sur ces rares plaintes, 6% seulement ont des suites judiciaires.

-Parmi les femmes qui se présentent aux urgences, une sur trois déclare avoir été victime de violences conjugales au cours de sa vie. Et, à Paris, 60% des interventions de police de nuit concernent des violences conjugales.

Il y a une quinzaine de jours, à Neuilly-sur-Marne, une jeune fille marocaine de 18 ans était arrosée d'essence et brûlée vive par deux jeunes gens d'origine pakistanaise uniquement parce qu'elle refusait leurs avances! Mais cette violence ne s'exerce pas seulement à l'encontre des femmes des milieux les plus pauvres. La mort de Marie Trintignant, à l'été 2003, est là pour nous rappeler que même dans les classes aisées et fortunées, même dans les milieux cultivés, la violence des hommes envers les femmes sévit et même tue.

Cette semaine, à la télévision, un clip publicitaire montre la terreur vécue par une femme violentée dans ses propres murs. "La violence n'est pas une affaire privée", proclame cette campagne qui rappelle les peines encourues par les auteurs de violences conjugales. Oui, il faut que les femmes victimes de ces violences dans le cadre familial osent témoigner et porter plainte contre ces agresseurs à domicile. Il faut que leurs agresseurs sachent ce qu'il en coûte et soient condamnés.

Il faut aussi se battre contre cette oppression sexiste que les femmes subissent quotidiennement mais que la société tolère. Au travail, dans la rue, le métro, dans tous les aspects de la vie sociale, les agressions verbales, les blagues douteuses voire les publicités racoleuses sont le terreau dont se nourrit la violence domestique.

Sophie GARGAN, Lutte Ouvrière, 25 novembre 2005.