Le 27 juillet 2005, la
Knesset (parlement d'Israël) a amendé la loi sur la
nationalité. Cet amendement restreint le
regroupement familial entre des citoyens israéliens et des
résidents d’Israël
(dont les résidents de Jérusalem-Est) et des Palestiniens
vivant dans les
Territoires Occupés. Cette loi ne s’applique pas aux
Israéliens qui demandent
un statut légal pour leur époux étranger qui ne
vit pas dans les Territoires
Occupés. Cette amendement est une nouvelle version de l’ordre
temporaire qui a
été enregistré comme amendement à la loi
sur la nationalité et est entré en
application en 2003. En
décembre 2004, la Haute Cour de Justice a remis à plus
tard sa décision suite à
sa saisie par l’Association pour les Droits Civiques en Israël et
par Adalah
contre l’ordre provisoire, après que l’Etat ait promis de le
changer. Or, ces
changements ne modifient pas le caractère raciste et
discriminatoire de
l’amendement qui viole sérieusement les droits à la vie
de famille des
résidents et des citoyens mariés à des
résidents des Territoires Occupés.
Plusieurs de ces citoyens et résidents israéliens sont
obligés de vivre séparés
de leur conjoint. Les couples qui décident de vivre ensemble en
Israël ou à
Jérusalem sont dans l’illégalité, ne peuvent pas
avoir une vie normale, et sont
dans une angoisse constante. S’ils décident de vivre dans les
Territoires
Occupés, le conjoint ayant une carte d’identité
israélienne viole l’ordre du
commandement militaire interdisant aux Israéliens d’entrer dans
les secteurs
sous autorité palestinienne. Les
versions précédentes de l’ordre provisoire avait
complètement interdit le
regroupement familial. Le nouvel amendement détend cette
prohibition et permet
aux hommes palestiniens de plus de 35 ans et aux femmes palestiniennes
de plus
de 25 ans de demander un permis de séjour en Israël pour
leur conjoint.
Cependant, l’amendement contient une disposition qui permet de rejeter
la
permission de rester en Israël (Jérusalem-Est compris) ou
de classer sans suite
une demande de permis de séjour, sans se soucier de l’âge,
si le Shabak
(service de sécurité générale) pense qu’un
membre de la famille étendue
pourrait être une menace pour la sécurité. La
décision du Service de Sécurité
Générale est arbitraire, il ne peut être fait appel
de cette décision, et les
raisons de cette décision sont maintenues secrètes. Cette
disposition constitue
une punition collective interdite par le droit international. L’amendement
à l’ordre provisoire facilite l’obtention d’un titre de
séjour pour les enfants.
Avant, des enfants nés dans les Territoires Occupés de
parents résidants à
Jérusalem-Est ne pouvaient obtenir de titre de séjour en
Israël. En
conséquence, ces enfants devaient vivre sans leur famille dans
les Territoires
Occupés ou vivre illégalement en Israël. Le nouvel
amendement déclare que les
enfants de moins de 14 ans, dont les parents vivent légalement
en Israël,
peuvent obtenir un titre de séjour. L’Etat
justifie cette loi pour des raisons de sécurité,
expliquant que l’entrée de
résidents des Territoires Occupés, tout comme leur libre
circulation dans le
pays après avoir obtenu un titre de séjour, mettrait en
danger les citoyens
d’Israël. Cependant, l’Etat n’a fourni qu’un petit nombre de cas
de personnes
« impliquées d’une manière ou d’une autre dans
des attentats
suicides ». Une telle situation ne justifie pas de punir des
centaines de
milliers de personnes. Les rapports faits par les fonctionnaires
israéliens
indiquent qu’en fait ce sont des raisons d’ordre démographique
qui sont à la base
de l’ordre provisoire. Permettre
aux Israéliens de vivre dans le pays en suivant les
désirs de leur cœur, sauf
si l’élu de leur cœur est résident des Territoires
Occupés, est raciste et
viole le principe d’égalité. B’tselem, Centre d’Information Israélien pour
les Droits
Humains dans les Territoires Occupés. |