13
mars 2005, suite au report des engagements de l'Autorité
palestinienne concernant l'assurance maladie, le droit à
l'éducation, les prestations sociales, les offres
d'emploi, la réforme et la lutte contre la corruption et la
mise en oeuvre d'un plan politique d'ensemble de lutte contre la
pauvreté, la Fédération des comités
autogérés de travailleurs de palestine-Gaza a
lancé, avec le soutien du DWRC ( Centre pour la
démocratie et les droits des travailleurs) une série
d'actions revendicatives autour du slogan " combat contre la
pauvreté " Ces initiatives ont commencé le 12 mars 2005
par une manifestation de plus de 10 000 travailleurs devant le
Conseil législatif Palestinien à Gaza. Les
manifestants, très mobilisés, ont exigé :
1 - l'adoption d'une
véritable politique de développement et de renforcement
de l'indépendance de l'économie nationale palestinienne
afin de résoudre les problèmes de chômage et
de pauvreté
2 - l'adoption de
prestations sociales spécifiques, protection contre le
chômage, assurance maladie et maternité, droit à
une vie décente pour tous, notamment par la mise en place
d'un système proposant aux chômeurs des offres
d'emplois ou des allocations financières d'urgence.
- la mise en place d'un Fonds
national de Protection Sociale administré par un organisme
national autonome et indépendant.
- L'établissement de
critères clairs et transparents, contrôlés par les
travailleurs, du système d'assistance sociale.
3 - L'adoption
d'une loi du syndicalisme démocratique garantissant
l'indépendance du fonctionnement des syndicats et le droit
fondamental à la liberté syndicale comme cela est
stipulé par les conventions internationales
- La détermination
d'une date pour la tenue d'élections démocratiques
au sein de la PGFTU ( Palestinian General Federation of
Trade Union), Fédération nationale des syndicats
palestiniens.
4 - Application correcte des
lois du travail, notamment en ce qui concerne l'établissement de
l'inspection du travail et le comité pour
l'établissement d'un salaire minimum.
5 - Le
soutien gouvernemental à la production alimentaire de base et la
baisse des prix exorbitants.
6 -
l'exemption, pour les ouvriers au chômage, de payer les
cotisations d'assurances maladie et le coût des traitements
à l'étranger.
7 - La
scolarité gratuite pour tous les enfants palestiniens dans les
collèges publics et les instituts, dans le respect du texte de
l'article 24 de la loi de base. Les travailleurs demandent aussi
que l'on travaille à ce que l'enseignement
supérieur soit ouvert à tous ou, tout au moins que les
ouvriers au chômage soient dispensés d'avoir
à payer l'enseignement universitaire de leurs enfants. Ils
réclament aussi la baisse générale du prix des
études universitaires pour donner à tous et surtout
aux pauvres, le droit à l'éducation.
Durant la manifestation du 12 mars,
les ouvriers portaient des pancartes blanches et des banderoles avec
leurs revendications. Les représentants des comités
de travailleurs et Mohammed Dahman, président de la branche de
Gaza du DWRC ont envoyé ce programme revendicatif au
président de l'Autorité palestinienne et ont
rencontré une délégation de trois membres du
parlement palestinien. Ceux-ci ont enregistré les
exigences des syndicalistes et promis qu'ils allaient les
appuyer. Il a été acquis que ces revendications seraient
soumises au parlement palestinien et au gouvernement.
Après cette rencontre, les représentants des
comités autonomes de travailleurs ont décidé
de suspendre leur sit-in organisé devant le siège
du parlement à Gaza jusqu'à la date du 7 avril 2005. La
mobilisation ouvrière lancée à Gaza va
s'étendre à toute la Cisjordanie et les initiatives
prévues à l'occasion du 1er mai 2005 en seront un temps
fort. Le DWRC a poussé à l'organisation des
comités autonomes de travailleurs et travaille à la
mise en place de la conférence nationale des comités
autonomes des travailleurs de la Bande de Gaza et de Cisjordanie.
Hassan
Bargouthi, directeur général du DWRC