Mercredi 28 septembre 2005, les nouvelles recrues de Tsahal (armée israélienne) ont été accueillies par un groupe de jeunes refusant de servir dans l’armée. Ces jeunes d’extrême-gauche sont arrivés au centre de recrutement de Tsahal pour accompagner leur ami Ouri Natan, qui venait déclaré son refus de faire son service militaire. Les manifestants offraient un « cadeau aux nouvelles recrues » consistant en une paire de menottes accompagnée de ce petit mot :

« Chères recrues,
Vous  avez été choisies pour servir dans l’armée de l’Etat d’Israël. Pour célébrer votre entrée dans "l’armée la plus morale du monde", nous vous offrons ces menottes. Grâce aux lois mises en place par Israël, vous avez le pouvoir de mettre en détention des personnes sans aucun jugement. Veuillez utiliser ce cadeau et humilier quiconque oserait résister à l’occupation israélienne ».

Des passants ont voulu s’en prendre aux manifestants, certains leur criant par exemple « Des soldats meurent à cause de vous, vous êtes la honte du pays », comme si c’étaient des militants pacifistes qui envoyaient des jeunes de Tel-Aviv, d’Haïfa ou d’ailleurs se faire tuer dans les territoires occupés ! D’autres crachaient leur racisme, comme une jeune recrue qui a crié aux officiers de police présents : « ils veulent que les Arabes soient ici au lieu de nous ! ».

Les manifestants ont ensuite embrassé leur ami alors qu’il rejoignait le centre de recrutement. Natan a alors justifié sa décision de refuser d’accomplir son service militaire : « Je suis contre les armées et les guerres et je ne pense pas qu’il soit possible de défendre ces convictions et de servir dans l’armée. En tant que jeune israélien, j’estime que je ne manque rien en refusant de servir. Au contraire, mon refus me renforce dans mon opposition à cette institution autoritaire ».

Il y a un an, Natan s’était déjà rendu célèbre en s’enchaînant devant la porte de son lycée pour protester contre un cours qui devait y être donné par un officier de Tsahal.

« Je n’ai pas peur de la prison. J’ai assez de livres et de matériel de dessin pour y être occupé. Ma crainte est plus liée à la vie que j’aurais ensuite dans la société israélienne. J’espère que d’ici là, ce sera un honneur d’avoir refuser de servir dans l’armée », a-t-il ajouté.

Source : Ynetnews, 28 septembre 2005