Le DWRC condamne l’utilisation de la force pour disperser un sit-in d’ouvriers à Khan Younis (Bande de Gaza)


Retour Page d'Accueil


Le 4 septembre 2005, la police palestinienne et les forces de sécurité ont dispersé par la force un sit-in organisé par des ouvriers sans emplois pour obtenir l’exemption des frais de scolarité et un accès égal aux propositions d’emplois créées par le programme pour l’emploi de l’Autorité Palestinienne.

Après que des centaines d’enfants de chômeurs aient été expulsés des écoles publiques parce que leurs parents, en accord avec la loi constitutionnelle palestinienne et un décret présidentiel,  refusaient de payer les frais de scolarité, les Comités Indépendants de Travailleurs (Fédération des Comités Ouvriers) ont organisé hier, le 4 septembre 2005, un sit-in à Khan Younis pour demander les ouvriers sans emploi soient  exempter de frais de scolarité pour leurs enfants et pour protester contre la distribution injuste des emplois créés par le programme pour l’emploi de l’Autorité Palestinienne. Pendant le sit-in, des membres de « l’intervention rapide et de l’ordre public », de la police palestinienne et des Forces de la Sécurité Nationale ont détruit la tente utilisée pour la protestation ouvrière et ont utilisé une force brutale pour disperser les manifestants : ils ont ouvert le feu et ont commencé à battre les ouvriers, causant 14 blessés. Trois des ouvriers blessés ont dû être hospitalisés à l’Hôpital Naser à Khin Younis :

- Fouad Mohammed Al-Diri, 40 ans, pour avoir été brutalement battu.

- Hasan Al-Darbashi, 38 ans, pour avoir été brutalement battu.

- Hamed Eid Farawna, 50 ans, pour blessures et coups à la tête.

Le Centre pour la Démocratie et les Droits des Travailleurs (DWRC) rappelle que les travailleurs ont le droit de manifester et de protester pour défendre leurs droits socio-économiques, ce qui était la raison de leur sit-in. Nous condamnons également l’utilisation de la force par la police palestinienne et les services de sécurité contre des civils désarmés.

Nous demandons à l’Autorité Palestinienne de répondre positivement aux justes revendications des travailleurs. Nous réaffirmons également que :

1) La décision du Ministère de l’Education de lever des frais de scolarité contredit l’article 24, paragraphe 1, de la loi constitutionnelle. En expulsant des centaines d’enfants d’ouvriers des écoles publiques au début de l’année scolaire 2005/2006 parce que leurs parents n’ont pas payé les taxes, le ministère viole la loi. Le DWCR réitère sa demande au Ministre de l’Education de respecter la constitution ainsi que le décret présidentiel publié le 15/8/2002 par Yasser Arafat, et ceux du président Mahmoud Abbas, qui avaint décidé d’exempter les travailleurs au chômage de frais de scolarité en réponse au courrier qui lui avait été envoyé de la part du DWRC et l’Union des Comités Indépendants de Travailleurs.

2) Le DWRC demande une distribution juste des emplois créés par l’Autorité Palestinienne par le biais de son programme pour l’emploi. La réalisation de ce programme doit se faire par des critères claires lors de la sélection de travailleurs, basée sur la justice et la transparence, et non pas sur des bases partisanes et sectaires.

3) Le DWRC rappelle que les forces de sécurité palestiniennes ne doivent pas être utilisées pour réprimer les mouvements de protestation ouvrière et les manifestations, parce que cela conduit à une violation sérieuse des droits humains de base, développe les conflits internes et ne facilite pas le dialogue.

4) Le DWRC appelle le Président Mahmoud Abbas et le Conseil des Ministres d’intervenir rapidement afin de garantir que le Ministère de l’Education respecte la décision d’exempter les enfants des travailleurs au chômage de frais d’inscription. Nous demandons aussi au Président de ne pas autoriser les forces de sécurité d’intervenir arbitrairement, et de mettre fin à l’utilisation de la force brutale en cas de rassemblements et d’incidents.

 

DWRC, 5 septembre 2005

Khan