Vendredi
20 janvier, dans le village de Bil’in situé
en Cisjordanie, les Anarchistes israéliens contre le Mur de
séparation
ont une nouvelle fois prouvé pacifiquement leur opposition au
tracé au
cours d’une manif qui a rassemblé 1.000 personnes.
Vendredi 20 janvier, une manifestation a été organisée dans le petit village de Bil’in, situé en Cisjordanie, entre autre à l’initiative des Anarchistes contre le Mur. Cette manifestation a été par beaucoup d’aspects la plus réussie des manifs qui se déroulent hebdomadairement depuis février 2005. Cette manifestation a eu lieu 11 jours avant que la Haute cour israélienne ne délibère au sujet de le tracé du Mur de séparation sur les terres de Bil’in. Elle a pris place cinq jours avant les élections du Parlement palestinien, alors même qu’un villageois de Bil’in se présente sur la liste régionale. La manif s’est également déroulée peu après qu’un juge de la Haute cour ait demandé l’arrêt de la construction et du peuplement de la colonie israélienne de Modi’in Illit. C’est pour ces raisons que les Anarchistes contre le Mur ont choisi cette date pour organiser une mobilisation générale. Environ 350 Israéliens, principalement de la région de Tel-Aviv, de Jérusalem et de Haifa, ont participé à la manifestation. Comme depuis quelques semaines, aucun obstacle sérieux n’a été opposé par les forces de l’ordre lors de l’arrivée des manifestants. Ce sont joints à eux de nombreux Palestiniens, issus d’autres villages également en lutte contre le tracé du Mur de séparation, et des personnes de Ramalla investies dans les élections qui profitaient de la manif pour faire leur publicité. Aussi après la prière, environ 1000 personnes se sont mises en route vers le tracé du Mur, comme les deux semaines précédentes afin d’attirer l’attention sur les conséquences de ce tracé : la confiscation des terres de Bil’in et de villages palestiniens voisins ainsi que la construction de la colonie de Modi’in Illit sur ces terres. Malgré les poussées brutales et les coups qu’ils leur ont été donné, les manifestants ont profité de leur grand nombre pour franchir le cordon des forces de l’ordre israéliennes qui bloquaient l’accès au "Centre de lutte commune pour la Paix" installé à Bil’in. Quelque 250 des manifestants ont ainsi réussi à rejoindre le "Centre". Ce "Centre pour la Paix", construit de nuit trois semaines plus tôt au-delà du tracé du Mur, est une maison occupée en permanence par les habitants du village, des Israéliens et des Internationaux. Des paysans du village viennent cultiver la terre située à côté. Après une courte réunion et quelques discours, les manifestants sont retournés près du Mur. Et ont frappé la ligne et la porte en métal encadrant le tracé avec des pierres. Cela n’a pas plu aux forces de l’ordre qui ont vainement tenté de les arrêter. La manifestation et la confrontation avec les forces de l’ordre s’est achevée trois heures plus tard. Le
Mur entrave la libre circulation des populations et
viole de fait le droit au travail, à l’enseignement et à
la santé. De
plus, il hypothèque le droit à l’autodétermination
du peuple
palestinien. Abolissons les frontières : la paix passe par
la
réconciliation entre Israéliens et Palestiniens et non
pas par leur
séparation. Deux Etats pour deux peuples, c’est deux Etats de
trop !
Aussi longtemps qu’il existe des Etats et que le système
capitaliste
perdure, toute amélioration ne sera que partielle et toujours
menacée.
La paix passe aussi par l’égalité économique et
sociale. A bas tous les
murs ! A Voix Autre, 23 janvier 2006 |