Est-il concevable qu’un
pédiatre arabe, exerçant dans un hôpital
israélien, puisse assassiner sa sœur pour "sauver l’honneur de
la famille" ? C’est pourtant ce qui est arrivé apparemment
à Lod. Le site Internet Ynet, du quotidien Yediot Aharonot, a
indiqué que cinq frères arabes, soupçonnés
d’avoir tué leur sœur âgée de 19 ans, ont
été arrêtés ces jours-ci par la police. Le
corps de la jeune fille, Rim Abou Ganem, a été
retrouvé il y a deux semaines dans une bouche d’égout de
Rehovot. Elle semble avoir été étranglée
après avoir été droguée.
L’un des suspects, qui est donc
pédiatre, travaille à l’hôpital Assaf Harofeh.
D’après les premiers éléments de l’enquête,
la jeune victime s’était éprise récemment d’un
Palestinien de Hébron. Mais dans sa famille, on voulait qu’elle
se fiance avec un habitant de la ville. La jeune fille s’est alors
enfuie pour retrouver son amoureux et a séjourné quelques
jours à Hébron. Mais elle a ensuite regretté son
geste et a décidé de rentrer chez elle.
Après son retour, la
police l’a mise en garde, lui expliquant qu’elle se trouvait en danger,
et lui a proposé de se réfugier dans un centre d’accueil
pour femmes. Mais la jeune fille a refusé. La police a alors
convoqué les membres de sa famille, les avertissant de ne pas
porter atteinte à leur sœur. Les frères, bien
chapitrés, ont même accepté de signer un document
dans lequel ils s’engageaient à ne pas s’en prendre à
leur sœur.
Mais l’affaire est devenue plus
complexe lorsque le "fiancé" de Lod a découvert qu’elle
s’était éprise d’un Palestinien. C’est alors que les
frères ont décidé d’éliminer leur sœur qui
avait "porté atteinte à l’honneur de la famille".
D’après la police, c’est
le frère médecin, Saliman, qui s’est procuré
à l’hôpital le produit soporifique nécessaire pour
droguer la jeune femme.
Les frères ont
été arrêtés il y a quelques jours, la police
ayant recueilli suffisamment de preuves pour les inculper. L’un d’entre
eux a avoué le crime lors de son interrogatoire. La police
prépare à présent un acte d’accusation contre les
cinq frères. Trois d'entre eux auraient tué leur soeur et
les deux autres seraient complices de cet acte odieux.
L’avocat de Saliman, le
frère médecin, a indiqué que son client niait les
faits et affirmait qu’il n’était pas au courant du projet de ses
frères. Il aurait ajouté que lorsqu’il avait entendu que
sa sœur avait été assassinée, "il avait
pleuré parce qu’il l’aimait bien".
A7, 6 avril 2006
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