Ankara,
20 mai : Le parlement turc a approuvé à
l’unanimité la proposition de loi
visant à combattre la pratique des « crimes
d’honneur », c’est à dire
le meurtre par un membre de la famille d’une femme accusée
d’avoir apporté la
honte sur la famille. (…) Selon les chiffres officiels, 43 femmes ont
été
victimes de crimes d’honneur en 2004, et ce sujet a provoqué une
réprobation
publique depuis les récentes émissions
télévisées et radiodiffusées sur cette
question. Les
militants pour les droits humains affirment que le véritable
nombre de ces
meurtres est plus élevé que les chiffres officiels,
puisque des familles font
passer ces meurtres pour des suicides et que d’autres femmes
assassinées sont
portées disparues. Malgré
les réformes récentes, les militants considèrent
que la législation n’offre pas
de protection suffisante aux femmes. Selon la nouvelle loi, les
municipalités
et autorités locales seront obligés d’ouvrir des foyers
pour les femmes
victimes de violences, mais les moyens pour assurer leur
sécurité seraient inadéquats
selon les critiques. Le
nouveau code pénal du pays, qui sera adopté en
août, cherche à être conforme
aux droits des femmes de l’Union Européenne, pour permettre
à la Turquie de la
rejoindre. Aussi, la « protection de l’honneur de la
famille » comme
circonstance atténuante en cas de meurtre est abrogée, et
ce nouveau code
prévoit des peines plus lourdes pour ceux qui commettent des
crimes d’honneur. Mais,
parmi les circonstances atténuantes, il reste la
« provocation
injustifiable », qui, selon les militants, pourra permettre
des peines
moins sévères pour ceux qui commettent des crimes
d’honneur. |