Le 2 mai, deux sœurs ont été mortellement blessées et la troisième hospitalisée. L’enquête sur ces meurtres continue mais les rapports non-officiels indiquent déjà que ces assassinats étaient des « crimes d’honneur ». Ces meurtres ont été commis juste après l’enterrement de Faten Habash, 23 ans, qui avait été mortellement blessée par son père le dimanche 1er mai.
Faten Habash a été
reconnue morte par les médecins le 1er Mai après avoir
été battue dans son domicile à Ramallah par son
père qui lui frappé la tête à coup de barre
de fer. Elle sortait juste de l’hôpital où elle
était soignée pour une hanche cassée et d’autres
blessures provoquées par les coups de son père et
d’autres membres de sa famille. Faten, dont la famille est
chrétienne, a provoqué la colère de sa famille
parce qu’elle désirait se marier avec un homme musulman. Elle
avait tenté de fuir avec lui vers la Jordanie, puis, sur
l’insistance de sa famille, était retournée chez elle.
Ces meurtres font suite à deux
autres « crimes d’honneur » commis en avril. Des «
crimes d’honneurs » ou fémicides sont commis dans toutes
les parties du monde, au delà des différences de
cultures, de religions ou d’ethnies. Le paradigme de ces meurtres est
qu’une fille soit accusée ou soupçonnée par un
membre de la famille d’avoir violé « l’honneur » de
la famille et se finit le plus souvent par la mort. En 2002, on
comptait 31 cas de « crimes d’honneur » dans les
territoires palestiniens. Entre 2002 et 2004, on en a compté 21
pour la seule bande de Gaza.
Le Centre des Femmes pour l’Aide et
le Conseil Juridique (WCLAC) condamne ces « meurtres d’honneur
» qui sont essentiellement l’affirmation violente et criminelle
du pouvoir masculin sur les femmes. La WCLAC demande aussi à
l’Autorité Palestinienne de modifier la législation afin
de protéger les femmes et de mener une enquête
complète sur les crimes commis. L’absence de procédures
judiciaires contre ces meurtriers augmente d’autant le risque que de
tels crimes soit commis.
Une commémoration pour Faten
Habash aura lieu le vendredi 6 mai, à 11 heures, à
l’église latine de Ramallah. Une conférence de presse et
un rassemblement seront organisés le samedi 7 mai. La
conférence de presse se tiendra à 11 heures dans le
bâtiment de la municipalité d’Al-Bireh et la manifestation
commencera à 12 heures 30 au Manara de Ramallah.
Vous êtes tous invités
à la commémoration, à la conférence de
presse et à la manifestation.
WCLAC, 4 mai 2005