Palestine . À trois jours du scrutin législatif, la campagne s’accélère et le climat est très tendu. Les votes ont commencé pour les policiers. Hébron (Palestine), envoyée spéciale Les forces de sécurité palestiniennes ont commencé, samedi, à voter pour les élections législatives. Un vote anticipé pour leur permettre, mercredi, d’assurer la sécurité d’un scrutin qui se tiendra dans des circonstances délicates. En premier lieu du fait de l’occupation israélienne qui continue, mais aussi des affrontements inter-palestiniens, notamment dans la bande de Gaza. À Hébron, ils étaient très nombreux, dès samedi, à se presser à la porte de l’école secondaire Barakat, où plusieurs bureaux de vote - tous tenus par des femmes aux cheveux cachés par un foulard - étaient installés. C’est que Hebron constitue une ville test et un des points phares de ces législatives : la ville est découpée en morceaux dont certains restent sous contrôle israélien et sous menace permanente de colons juifs extrémistes qui occupent son centre. Ils ont exercé ces dernières semaines une véritable terreur dans l’ancien marché, occupé de force par huit nouvelles familles qui ont molesté les quelques Palestiniens qui s’accrochent encore à leurs maisons. La situation était redevenue calme, samedi, l’armée israélienne ayant opéré une soixantaine d’arrestations parmi les « jeunes des collines » (1) venus prêter main forte aux colons que le gouvernement israélien a promis d’expulser... après le scrutin ! La menace est donc toujours là, au-dessus des têtes des Palestiniens, régulièrement bombardés d’ordures et de déjections. Autre point d’intérêt : c’est le chef de la Sécurité préventive palestinienne, Djibril Radjoub, qui y dirige la liste du Fatah, défiant un Hamas très présent dans cette ville ultra religieuse et ultra conservatrice. Les murs sont couverts d’affiches et de slogans et les meetings électoraux des uns et des autres sont très animés, ce qui augure d’une forte participation mercredi. (1) Les « jeunes des collines » sont des jeunes colons religieux qui, répondant à l’appel d’Ariel Sharon il y a quelques années, ont pris d’assaut plusieurs collines de Cisjordanie pour y installer des « colonies sauvages ». Ils s’étaient farouchement opposés, en août, à l’évacuation de la bande de Gaza. F. G.-R., L'Humanité, 23 janvier
2006 |