La
grève des enseignants et des fonctionnaires
palestiniens qui réclament le paiement de leurs salaires samedi,
jour
de rentrée scolaire dans les territoires, est massivement
suivie, ont
affirmé les syndicats qui ont appelé à un
mouvement illimité.
"Une
grève illimitée et les arrêts de travail ne sont
pas légaux et ne
mèneront pas à une levée du siège contre
notre peuple ou à une
accélération du paiement des salaires. Ils ne feront
qu'ajouter à la
souffrance de nos citoyens", a de son côté indiqué
dans un communiqué
le porte-parole du gouvernement Ghazi Hamad.
"La
grève est plus
importante que prévue. 80 à 95% des enseignants de Rafah
(sud de la
bande de Gaza) à Jénine (nord de la Cisjordanie) font
grève", s'est
félicité Jamil al Chihada, secrétaire
général du syndicat des
enseignants.
Le
responsable du syndicat des employés de la
fonction publique, Bassam Zakarna a indiqué à l'AFP que
la grève des
autres fonctionnaires était suivie à "95% en Cisjordanie
et à 80% dans
la bande de Gaza".
"Nous avons été patients pendant six mois, mais aujourd'hui nous ne pouvons plus l'être", a ajouté M. al-Chihada. Selon
Bassam Zakarna, "demain (dimanche), la grève sera
générale et nous
manifesterons devant le bureau du Premier ministre. Le mouvement se
poursuivra tant que nos demandes ne seront pas satisfaites", a-t-il
ajouté.
Dans de
nombreuses écoles publiques de Gaza et de
Cisjordanie, élèves et enseignants se sont rendus dans
leurs
établissements mais les cours n'ont pas eu lieu, ont
constaté des
journalistes de l'AFP.
En
visite dans une école à Ramallah, le
ministre de l'Education par intérim, a affirmé que la
grève des
enseignants était suivie à "plus de 50%". "Dans certaines
villes, comme
à Qabatiya et Jénine (nord de la Cisjordanie) des hommes
armés ont
empêché les enseignants non-grévistes d'entrer dans
les écoles", a-t-il
ajouté.
A Gaza, dans le quartier de Zeitoun, des enseignants grévistes, dont le directeur d'une école, ont été battus par des membres de la force armée du Hamas, placée sous les ordres du ministère de l'Intérieur, ont affirmé M. Zakarna, et une source sécuritaire. Les
salaires des quelque 170.000 fonctionnaires n'ont été
versés que très partiellement depuis mars.
Les
donateurs internationaux, Union européenne et Etats-Unis en
tête, ont
cessé de verser des fonds directs à l'Autorité
palestinienne après
l'entrée en fonctions en mars du gouvernement formé par
le Hamas,
qu'ils considèrent comme une organisation terroriste.
Le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a appelé vendredi les enseignants à ne pas respecter l'appel à la grève. Le
Hamas a vivement critiqué cet appel, accusant les syndicats
d'agir pour
le compte du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, pour
obtenir
des concessions alors que des discussions sont en cours pour former un
gouvernement d'union nationale.
AFP (Ramallah / Cisjordanie) - 2 septembre 2006
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