Le 4
juin, des dizaines
d’avocats ont refusé d’entrer dans les cours d’audience de
Cisjordanie et de la
Bande de Gaza pour une « grève d’avertissement d’une
journée ». Dans
un communiqué de l’Association Palestinienne du Barreau, les
avocats protestent
contre ce qu’ils appellent les « trois bras de la
justice », les
juges, les procureurs et les avocats. Le communiqué
dénonce un
« environnement de travail sans
sécurité » à cause de l’augmentation
des milices privées et les lacunes de l’Autorité
Palestinienne pour protéger le
système judiciaire. Le
même jour au tribunal de
Naplouse, les avocats ont organisé une protestation
légale. (…) Dans une
interview à
Palestine Report, le responsable de la branche de Naplouse de
l’Association
Palestinienne du Barreau, Fawaz Saymeh, indique les principales
questions : «
Les avocats sont assujettis aux menaces et on fait chanter les juges.
Des gens
font des pressions sur les juges et les avocats et la police ne fait
rien.
Notre environnement de travail n’est plus sûr à cause de
l’interférence de
groupes armés qui entrent dans les salles d’audience afin
d’influencer les
délibérations. C’est devenu fréquent dans de
nombreux tribunaux palestiniens.
De nombreuses personnes ne font plus confiance dans le système
judiciaire et sa
possibilité de trancher dans des conflits
judiciaires. » (…) Les
récents incidents cités par l’Association Palestinienne
du Barreau comportent
un cas où la police a empêché les avocats de
pénétrer dans le tribunal de
Naplouse le 2 juin. Lorsque les avocats ont protesté, ils ont
été insultés et
menacés par les policiers. La même chose s’est produite
pour les avocats à la
cour de Ramallah le 1er juin. A Naplouse, le 4 juin, des
hommes
armés de couteaux ont tenté de poignarder un avocat, mais
ont touché un policier.
Plus tard dans la journée, un groupe d’hommes armés sont
entrés dans la salle
d’audience et ont ouvert le feu. L’Association
Palestinienne du Barreau dénonce dans son communiqué
« les interventions
répétées d’hommes armés dans les cours de
justice. De telles intrusions ont des
effets sur les jugements. Cela se passe devant la police, qui est
responsable
du maintien de l’ordre et de la loi. Mais rien n’est fait pour y mettre
fin ». (…) « Ces
agressions
répétées sont une véritable obstruction au
bon fonctionnement du système
judiciaire, qui devrait recevoir un soutien et une protection.
Malheureusement,
ce n’est pas le cas, ce qui nous oblige à protester pour tirer
la sonnette
d’alarme. » affirme Saymeh. (…)
Cette situation permet un développement à la fois d’une
justice parallèle et
les interférences de factions armées dans le travail de
la justice. Cette
justice parallèle fait référence à des
systèmes comme les structures tribales. |