Une manifestation a réunis samedi 3 juin deux mille fonctionnaires palestiniens, dont des policiers armés, pour dénoncer un retard sur le versement de leurs salaires par l'Autorité palestinienne. Faute de fonds, l'Etat palestinien n'a plus payé depuis trois mois les salaires de ses fonctionnaires.

Un porte-parole du gouvernement du Hamas a annoncé que le versement d'une partie des arriérés de salaires des 160.000 fonctionnaires palestiniens, prévu dimanche, allait être reporté de "plusieurs jours". A cette annonce, les manifestations qui se déroulaient jusque alors à Gaza, se sont multipliées en Cisjordanie et dans toute la bande de Gaza.

C'est la quatrième fois en une semaine que le Hamas annonce le report de ces paiements.

Des photos de Yasser Arafat et Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne ont été brandies par des manifestants à Naplouse en scandant: "Nous voulons nos salaires, plus des promesses", ont indiqué des témoins.

Une centaine de proches de Palestiniens détenus par Israël ont également manifesté à Ramallah et ont brûlé des pneus pour protester contre le non-paiement des allocations mensuelles qui étaient accordées aux familles de détenus.

Depuis l'entrée en fonction du gouvernement issu du mouvement islamiste Hamas, l'Autorité palestinienne est au bord de la banqueroute. Privée d'aide financière internationale, l'Etat n'a plus payé depuis mars dernier les fonctionnaires, dont la masse salariale mensuelle s'élève à plus de 120 millions de dollars.

Le mouvement de Mahmoud Abbas et les sympathisants du Fatah dénoncent le refus du Hamas de modérer ses positions en reconnaissant Israël, comme l'exige la communauté internationale afin que reprennent les aides financières cruciales pour la survie de l'Autorité palestinienne.