« Première manifestation de masse contre la guerre » est le titre du bon reportage très détaillé publié ce matin dans Haaretz. Cinq mille manifestants environ, venus de tout le pays, ont crié haut et fort leur rage contre la guerre criminelle qui touche les populations civiles du Moyen-Orient, y compris les israéliens, en les prenant en otage. « Non à la guerre », « Nous ne tuerons pas et ne mourrons pas pour les USA », « Amir Peretz, nous t’attendons à La Haye », « Non aux destructions à Gaza et au Liban », « Les enfants de Beyrouth et Haïfa ont droit à la vie », étaient les slogans les plus populaires, dans la plus grande artère de Tel-Aviv, criés à pleine voix, en hébreu comme en arabe. Contrairement à la précédente manifestation, la présence de citoyens palestiniens d’Israël était conséquente, dans le cortège comme à la tribune. Conformément aux agréments politiques nécessaires, mais malheureusement, l’âge moyen des orateurs à la tribune n’était pas représentatif de la composition de la manifestation ni du noyau activiste du mouvement anti-guerre : beaucoup de vieux militants et de leaders de partis à la tribune, beaucoup de jeunes militants, pas forcément engagés dans des partis politiques, dans la manifestation même, avec un esprit combatif. Alors que Peace Now, comme on s’y attendait, a refusé de participer à la manif - et ne s’oppose toujours pas à la guerre contre le Liban- plusieurs leaders (opposants) de Peace Now sont venus, de leur propre initiative. Le nouveau défi est maintenant de passer d’une série de manifestations, à un mouvement anti-guerre stable, où ceux qui ont été la force motrice de l’opposition active à la répression dans les Territoires occupés, et, la semaine dernière, à la guerre au Liban, (Women coalition for a just peace, AIC, Taayush, Gush Shalom, les mouvements de refuznik) prendront leur place légitime dans le processus organisationnel de décision, aux côtés des partis politiques (Parti Communiste israélien/Hadash, National Democratic Regroupment/Balad). Tâche pas facile, avec ses inévitables soubresauts de générations et d’expériences politiques différentes, mais un défi que nous pouvons et devons relever, en gratitude du succès de notre manifestation de samedi. Transmis par Michel Warshawsky, Le Grand
Soir Infos, 23 juillet 2006
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