Un ouvrier palestinien mort en détention


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Son seul « délit » était de chercher un emploi en Israël.

La WAC (Worker Advice Center) considère ce meurtre comme un dangereux signe avant-coureur de la situation des Palestiniens après l’évacuation de Gaza et la fin du mur de séparation en Cisjordanie.

La police israélienne a annoncé le 14 juin 2005 que Ali Abou Rob, un ouvrier de Jénine (Cisjordanie occupée), âgée de 20 ans, avait été retrouvé mort dans sa cellule. C’est arrivé quatre jour après sa mise en détention pour entrée illégale sur le territoire israélien. La police dit qu’il s’est suicidé.

La WAC a appris par Bassam Abou Rob, le frère de Ali, que la police lui a demandé de venir au centre de détention d’Abu Kabir, près de Tel-Aviv, pour identifier le corps de son frère. Lorsqu’il est arrivé au centre de détention, on l’a empêché de voir le corps et on lui a demandé de signer un document. Bassam a refusé et a demandé de voir le rapport d’autopsie. En réponse, les autorités israéliennes lui ont dit qu’il ne lui donnerait le rapport que dans un mois et seulement s’il en fait une demande formelle par le biais d’un avocat. Bassam n’a pu voir le corps que lorsqu’il l’a ramené avec lui pour l’inhumer à Jénine. « J’ai vu des traces claires de brutalité, mais pas de signes de suicide comme l’avaient affirmé les autorités israéliennes » a dit le frère à la WAC.

Contrairement à la version israélienne du suicide, Bassam Abou Rob est convaincu que son frère a été battu à mort. Ali cherchait à travailler en Israël. Comme des milliers d’ouvriers, il n’avait pas de permis de travail (ces permis ne sont donnés qu’à une minorité de travailleurs, âgés de plus de 35 ans et mariés).

Fin mai, Ali a été arrêté sans papiers et expulsé vers la Cisjordanie le 7 juin. Un jour plus tard (le 8 juin), Ali et son ami Ahmad sont repartis pour travailler en Israël et ont été arrêtés par la police. Tous les deux ont d’abord été détenus au Centre de Détention de Kihon, près de Haïfa, où Ahmad a pu voir comment les policiers ont battu Ali Abou Rob avant de le transférer au centre de détention de Rosh Pina. Le rapport d’Ahmad indique clairement que la mort d’Ali Abou Rob est le résultat des brutalités de la police israélienne.

Il est inutile de mentionner qu’Ali était un jeune homme sans problème de santé et que son seul « délit » était de chercher du travail en Israël. Ceci ne peut être une cause de suicide.

La WAC-Ma’an organise des travailleurs arabes en Israël. Nous mettons en garde contre les dangereuses causes de la mort d’Ali Abou Rob. Elles signifient une escalade des mesures répressives israéliennes contre les ouvriers qui entrent en Israël depuis le plan de désengagement. La WAC a récemment (avril 2005) signé un communiqué commun avec la Fédération Générale des Syndicats de Palestine (FGFTU) de Gaza. Les deux organisations ont appelé Israël à ouvrir les frontières de Gaza et de Cisjordanie pour les ouvriers palestiniens. La WAC est inquiète des conséquences du plan de désengagement, la répression contre les travailleurs de Gaza et de Cisjordanie devient de plus en plus sévère.

La WAC appelle toutes les organisations ouvrières, les syndicats et celles qui s’opposent à l’occupation israélienne et soutienne le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple palestinien a lutter pour les droits de la classe ouvrière palestinienne face au comportement brutal de la police israélienne.

Le Comité Public Contre la Torture en Israël (PCATI)             a annoncé le 15 juin 2005 qu’il allait demander une enquête sur ce cas. Le PCATI a porté ce cas devant la presse et a publié un communiqué de presse demandant que les responsables de cet assassinat à l’encontre d’un ouvrier soient jugés.

 

WAC, 17 juin 2005.