La police israélienne arrête 80 ouvriers palestiniens à Petah Tikva
et détruit leurs biens.

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80 ouvriers palestiniens ont été arrêtés le 8 septembre 2005 lorsque les forces de police sont entrées là où ils dormaient, non loin de Tel-Aviv, à 5 heures 45 du matin. Les quatre policiers ont dirigé leurs pistolets en direction des ouvriers qui dormaient encore dans un chantier de construction à côté de l’intersection Geha à Petah Tikva où vivent des centaines de travailleurs sans permis de séjour.

Quelques ouvriers qui ont tenté de fuir ont été battus aux jambes par les policiers. Les ouvriers ont ensuite été conduits au poste de police de Petah Tikva puis, à 13 heures 30, ont été expulsés vers la ville de Qalqilia en Cisjordanie après que la police ait relevé leurs noms (ce qui signifie que la prochaine fois qu’ils seront arrêtés sans titre de séjour en Israël, ils risquent entre 6 et 12 mois de prison).

Selon les ouvriers qui ont contacté le WAC (Workers Advice Center / Maan), un centre indépendant de travailleurs qui concentre ses efforts pour organiser les ouvriers arabes, les policiers ont fait ramasser par de jeunes ouvriers tout ce qui se trouvait sur le sol du chantier. Il leur a été ordonné de prendre tout ce qui avait été laissé par les ouvriers (matelas, bagages, téléphones, casseroles…), d’en faire un tas et de tout brûler, un message pour dire aux ouvriers de ne plus revenir. Ensuite le « groupe de nettoyage » a lui-même été envoyé au centre de détention.

Jalal Fihmi Hamdan (24 ans), venant d’un village proche de Naplouse, a indiqué à Asma Aghbaria, organisateur du WAC, qu’un policier l’a attaqué et cogné avec violence sans raison, ce qui lui a causé des blessures aux genoux. Lorsque Jalal a demandé un traitement médical au poste de police, il n’a eut aucune réponse.

Les ouvriers qui vivent dans le chantier près de Petah Tikva se lèvent tous les matins dans l’espoir de trouver du travail. Souvent, ils ne trouvent personne pour les embaucher et parfois l’employeur qui les prend refuse de leur payer le prix convenu au début de la journée.

Une équipe du WAC a visité plusieurs fois ce chantier ces derniers mois et développe une campagne pour offrir aux ouvriers palestiniens un soutien légal pour que les salaires impayés par des employeurs israéliens soient payés. Lors de la détention des travailleurs le 8 septembre, le WAC a pu contacter des avocats de la hotline pour travailleurs immigrés. L’avocat Yonatan Berman s’est rendu au poste de police de Petah Tikva, mais les ouvriers étaient déjà expulsés en Cisjordanie. L’avocat Berman s’est plaint à la police de la rapidité de l’expulsion sur la base de la procédure légale qui autorise les travailleurs d’être entendus avant d’être expulsés. L’avocat Berman écrira au Ministère de la Sécurité Intérieure sur cette question.

Assaf Adiv
assafa@maan.org.il

WAC, 9 septembre 2005.