Les chars israéliens contre les murailles de Jericho

Retour page d'accueil

L'image « http://en.chinabroadcast.cn/mmsource/images/2006/03/15/0484Palestinian-prisoners.jpg » ne peut être affichée, car elle contient des erreurs.L'assaut donné par l'armée israélienne à la prison de Jericho, située en territoire palestinien prétendument autonome, a bénéficié de la complicité évidente des États-Unis et de la Grande-Bretagne, qui avaient retiré le matin même leurs observateurs, et de celle plus discrète des grandes puissances qui, comme la France, se sont bien gardées de le condamner.

Il permettra peut-être à Kadima, le parti du chef du gouvernement israélien, de gagner les prochaines élections législatives. Mais il risque encore plus sûrement d'aviver toutes les tensions au Moyen-Orient.

Comment les images des blindés israéliens tirant au canon sur les murs de cette prison pour y ouvrir une brèche, celles des prisonniers palestiniens sommés de se dévêtir avant d'être embarqués dans des camions, le mépris si manifestement affiché de la population palestinienne, pourraient-ils ne pas déclencher l'indignation de celle-ci, susciter de nouvelles vocations de combattants et de terroristes? "L'autorité palestinienne", Hamas compris, a peut-être essuyé un revers. Mais l'influence des islamistes ne peut que sortir renforcée de ces événements.

Les conséquences en seront dramatiques pour la population palestinienne, qui n'a évidemment rien de bon à attendre de ce renforcement des intégristes. Mais elles le seront aussi pour la population israélienne, condamnée à vivre dans le ghetto que Sharon et ses successeurs ont clos d'un mur qui fait de ceux qui vivent de part et d'autre, même si le sort de la population palestinienne est le pire, des prisonniers.

Mais, au-delà même du conflit israélo-palestinien, c'est toute la région qui risque de s'embraser encore davantage, de voir la haine, non seulement contre les États-Unis, mais aussi contre toutes les puissances occidentales, se développer encore, dans un contexte politique où les bénéficiaires ne peuvent être que des forces réactionnaires.

Qui sème le vent récolte la tempête, dit le proverbe. Mais ce n'est pas tout à fait vrai. Ce ne sont pas ceux qui sèment le vent pour garantir la domination des trusts impérialistes sur le monde qui en pâtissent, mais les peuples, tous les peuples.

François DUBURG, Lutte Ouvrière, 16 mars 2006