Adoptée le 18 août 1988, la Charte du Hamas reste le ciment idéologique de ce mouvement réactionnaire. En voici quelques extraits qui montre le caractère profondément sexiste de ce parti islamiste. Dans l’article 12 de sa charte, le Hamas indique que les femmes peuvent se battre pour la « libération nationale », dans des termes qui montrent également la place que réservent les militants fondamentalistes aux femmes dans la société en général : « Une femme peut sortir de
chez elle pour aller combattre l'ennemi
sans la permission de son mari. De la même manière fait
l'esclave : sans
recourir à la permission de son maître » La lutte nationaliste est le seul point où le Hamas reconnaît qu’une femme peut faire quelque chose « sans la permission de son mari ». Et le parallèle entre la femme et l’esclave est édifiant : pour le Hamas, la femme est l’esclave de l’homme ! L’article
17 développe par ailleurs le rôle de la « femme
combattante » : « Dans
la bataille pour la libération, la femme musulmane n'a pas un
rôle moins
important que celui de l'homme musulman. C'est elle qui fait les
hommes. » La suite ? « Dans
le foyer, la femme combattante, qu'elle soit mère ou sœur, joue
le rôle le plus
important en prenant soin de la famille, en élevant les enfants
et en leur
transmettant les valeurs morales et les pensées tirées de
l'Islam. Elle doit
leur apprendre à accomplir les devoirs religieux pour les
préparer au rôle de
combattant qui les attendent. C'est pourquoi il est nécessaire
d'être très
attentif aux écoles et au programme suivi pour
l'éducation des filles
musulmanes. Elles deviendront ainsi de bonnes mères, conscientes
de leur rôle
dans le combat pour la Libération. Elle
doit avoir suffisamment de connaissance et d'entendement pour
l'exécution des
tâches ménagères, parce qu'être
économe et éviter le gaspillage du budget
familial est une des exigences pour aller de l'avant dans les
conditions
difficiles qui nous entourent. » Bref,
le rôle traditionnel de la femme, soumise, mère au foyer
et boniche ! La
quasi-totalité des autres articles de cette charte sont des
rappels du
caractère religieux du mouvement intégriste et de sa
volonté d’instaurer une
théocratie. Cela est d’ailleurs dit très clairement dans
l’article 27 de la
charte : « La
Laïcité est en contradiction complète avec
l'idéologie religieuse. » Et,
plus loin : « nous
ne sommes pas en mesure d'échanger la Palestine islamique
présente ou future
avec l'idée laïque. La nature islamique de la Palestine
fait partie de
notre religion et quiconque prend sa religion avec
légèreté est un
perdant. » Aussi,
en toute logique et très clairement, le Hamas
considère dans son article
11 : « La
loi gouvernant la terre de Palestine est celle de la Charia
Islamique » Et même : « Toute
procédure en contradiction avec la Charia Islamique, où
la Palestine est
concernée, est nulle et non-avenue. » Doit-on
rappeler ce que signifie la Charia pour les femmes ? Comme dans
toutes les
religions, le coran, texte écrit par des hommes au 7ème
siècle,
légitime l’inégalité entre les sexes. La charia
indique ainsi qu’une femme ne
peut recevoir que la moitié de la part d’héritage d’un
homme, elle permet à
l’homme de répudier son épouse, elle condamne à la
lapidation la femme jugée
« adultère », pratique qui est
appliquée dans un pays comme l’Iran
qui finance d’ailleurs le Hamas, etc… Et
bien sûr, c’est la lecture la plus stricte de la charia que le
Hamas applique.
Ainsi si l’obligation de se voiler n’est pas inscrite dans le coran,
une des
première campagne des islamistes en Palestine fut de forcer les
femmes à porter
le voile, symbole de leur infériorité et de l’apartheid
sexiste. Cet apartheid
sexiste, le Hamas l’a clairement indiqué lorsque le conseil municipal dirigé par le
Hamas de la ville de
Qualqilya en Cisjordanie a empêché un festival de plein
air de musique et de
danse. Pour justifier sa décision, Moustafa Sabri, conseiller
municipal du Hamas,
a même indiqué : « Nous avons
été élus par des
personnes qui veulent que nous conservons les valeurs
traditionnelles de la ville. Ces valeurs interdisent le
mélange entre les
sexes. Les habitants de Qualqilya nous ont félicité
pour notre
décision ». De
même, lorsque des assassins du Hamas exécute Youra dans la
Bande de Gaza parce
qu’elle se promène avec son fiancé, ce n’est même
pas une application de la
charia ! Et
lorsque les leaders du Hamas ont reconnu avoir commis une
« erreur »
(qu’est-ce que la vie d’une femme pour ces meurtriers !?!), Mouchira
Masri, porte-parole du Hamas a
ajouté : « Les lois
palestiniennes permettent des crimes comme la consommation de vin et
l’adultère.
Il y a une augmentation récente de ces crimes et personne n’est
puni ». Assassiner une femme, c’est juste une « erreur » pour le Hamas, par contre, l’adultère ou la consommation de vin sont des crimes… Voilà bien leur conception de la dignité humaine !! Aux portes du pouvoir, le Hamas
commence à dire que finalement, dans certaines conditions, il
pourrait discuter
avec l’Etat d’Israël, mais il y a un point de ce programme qu’il
ne reniera
jamais : celui de ramener la Palestine à l’époque du
Moyen-Age (et
encore ! Un Moyen-Age fantasmé ! Par le Moyen-Age
arabe qui a produit
des grands poètes comme Abou Nawas, mais le Moyen-Age occidental
de
l’inquisition cléricale !) et sa haine des femmes et de
leur autonomie. Yasmina (24 janvier 06) |