Une enquête menée
par Médecins du Monde dans les centres de santé de Gaza
depuis le début de
l’incursion israélienne révèle des
résultats préoccupants en matière d’accès
à
l’eau potable, à la nourriture et aux soins. Par la voix de son
président,
Pierre Micheletti, de retour du terrain, l’association s’alarme de
cette
dégradation de la santé des habitants de Gaza et demande
à ce que cessent les
répercussions sur la populations civile. Les équipes de
MdM ont réalisé cette enquête en deux temps, avant
et pendant l’incursion,
auprès de deux échantillons d’environ 500 patients dans
15 structures de santé
(10 centres de santé et 5 hôpitaux) représentatives
et réparties sur l’ensemble
de la bande de Gaza. Elle montre que :
· - L’accès
à l’eau et à l’alimentation
s’est dégradé significativement depuis l’incursion
israélienne : 70% avaient
accès à l’eau courante avant l’incursion contre 43%
aujourd’hui. Le nombre de
repas par jour est en baisse (13 % des personnes interrogées
déclarent ne
prendre qu’un repas par jour, soit 10 fois plus qu’auparavant). · - Le délai
moyen pour arriver aux
structures de santé est multiplié par 4 : 2 heures en
moyenne contre moins
d’une demi-heure avant le bouclage, et jusqu’à 36 heures dans
certains cas. · - Les motifs de
consultation liés à
la traumatologie sont en augmentation, de même que ceux
liés aux grossesses
avec des risques accrus d’accouchements prématurés ou
compliqués. · - Interruptions de
traitements : on
assiste à une diminution notable des patients porteurs d’une
pathologie
chronique, faisant redouter des interruptions de traitement aux
conséquences
lourdes (diabète, hypertension, asthme). · - En matière
de santé mentale, 91%
des personnes ont été confrontées à un
évènement violent dans les jours
précédents (« sonic booms », bombardements,
etc.) et la majorité d’entre elles
(70 à 80%) présente des signes de traumatisme
psychologique. A la lumière de
ces constats, MdM demande au gouvernement israélien de cesser
ses attaques sur
les civils palestiniens et en particulier d’assumer ses
responsabilités en
matière de prise en charge des blessés. L’association
réclame des corridors
humanitaires afin de permettre aux malades et aux blessés
d’êtres secourus. Ce sont les
civils palestiniens qui paient de leur santé l’embargo
décidé par la communauté
internationale suite à l’élection du Hamas. Dans la
perspective du G8 qui
s’ouvre le 15 juillet à St-Petersbourg, Médecins du
Monde, à l’instar de
nombreuses organisations, demande à la communauté
internationale de se
remobiliser pour soutenir les institutions palestiniennes afin de
répondre aux
besoins des populations. www.medecinsdumonde.org,
11 juin 2006 |