Dangereuse escalade de la violence à l'approche d'élections

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JERUSALEM, 30 déc 2005 (AMI) - Attentat suicide palestinien en Cisjordanie, bombardements israéliens dans le nord de la bande de Gaza, décrété "zone interdite": rien ne semble arrêter l'escalade à l'approche d'élections dans les deux camps.
   A présent, les hostilités opposent principalement Israël à un groupe radical palestinien, le Jihad islamique, mais elles risquent de s'étendre si le cycle des violences n'est pas stoppé.
   Les Palestiniens doivent élire leurs députés le 25 janvier. Or le principal mouvement islamiste, le Hamas, menace de reprendre ses attentats alors qu'il a fait preuve jusqu'à présent de retenue, dans la perspective d'un succès aux élections.
   Côté israélien, la droite nationaliste s'en prend au Premier ministre, Ariel Sharon, à l'approche du scrutin du 28 mars, l'accusant d'avoir "encouragé le terrorisme" en retirant Israël de la bande de Gaza et de ne pas réagir avec assez de fermeté aux attentats.L'image “http://www.lexpress.fr/reuters/monde/2005-12-30T102056Z_01_NOOTR_RTRIDSP_3_OFRWR-PO-ATTENTAT-REVENDICATION-20051230.jpg” ne peut être affichée, car elle contient des erreurs.
   "L'escalade était prévisible après le retrait de Gaza. Elle est voulue par le Jihad islamique qui est soutenu par Damas. Mais elle est liée aussi à l'absence de perspective de paix", estime le chercheur israélien Yossef Alpher.
   "Il est légitime pour Israël de frapper des groupes terroristes, même si on pouvait s'interroger sur l'efficacité de telle ou telle frappe et si elle n'a pas perpétué un cycle de violence. Mais le problème aujourd'hui c'est qu'Ariel Sharon n'offre pas d'espoir de règlement aux Palestiniens et sans un tel espoir, la violence ne peut que reprendre", affirme-t-il.
   Le Jihad islamique, une petite organisation qui n'a pas d'ambitions électorales, ne s'est jamais considéré lié par la trêve des attaques anti-israéliennes décrétée début 2005 par les autres groupes armés.
   Dès février 2005, il commet un attentat suicide à Tel-Aviv à la suite duquel Israël reprend ses arrestations et "opérations de liquidation".
   Les raids israéliens se sont encore multipliés ces derniers mois, particulièrement après le retrait en septembre de la bande de Gaza, n'épargnant pas des activistes armés d'autres mouvements.
   Mais ils n'ont pas empêché le Jihad islamique de commettre cinq autres attentats suicide, dont le dernier, perpétré jeudi en Cisjordanie, s'est soldé par la mort de deux civils palestiniens et d'un militaire israélien.
   Selon l'armée israélienne, qui avait été informée à l'avance d'une tentative d'attentat suicide, le bilan aurait été certainement beaucoup plus lourd si le kamikaze était parvenu à Tel-Aviv.
    Le Jihad islamique est aussi le principal responsable de tirs de roquettes artisanales en direction d'Israël à partir de la bande de Gaza.
    Ces attaques, que l'Autorité palestinienne ne parvient pas à stopper, sont destinées, selon le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, à dissuader Israël de frapper le Jihad islamique en établissant un "équilibre de la terreur".
   Israël a répliqué par des bombardements de plus en plus systématiques décrétant no man's land toute une zone dans le nord de la bande de Gaza, au voisinage de la frontière israélienne.
   Il s'agit en particulier de faire pression sur la population palestinienne pour qu'elle presse l'Autorité d'agir avec plus de fermeté contre les tirs.
   "Nous savons bien que ces bombardements ne peuvent empêcher totalement des tirs de roquettes mais ils peuvent les réduire de façon significative", souligne le vice-Premier ministre israélien, Ehud Olmert.
   L'Autorité palestinienne affirme au contraire que ces attaques compromettent tout maintien de la trêve et que la création d'une "zone interdite" par Israël s'apparente à une réoccupation du terrain.
   "Nous dénonçons cette décision. Israël s'est retiré de la bande de Gaza et n'a aucun droit d'y revenir sous aucun prétexte comme celui des tirs de roquettes que nous condamnons d'ailleurs également", a déclaré le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.