Elles marchent ensemble, les filles de la
confection, Comme des centaines d'oiseaux volant dans le ciel du Bangladesh Les filles de la confection regagnent leurs taudis à minuit. Les vagabonds des rues tentent de leur soutirer quelques takas, Les fils de riches frôlent et se frottent au corps des filles. Les filles en perdent le peu qu'elles possèdent. Après une nuit sans sommeil, juste avant l'aube, Les filles repartent ensemble. Dès qu'ils les voient, les gentlemen ont l'eau à la bouche. Dés qu'ils les voient, ils leur crachent dessus, Mais les filles continuent à marcher, à marcher droit devant. Elles ne prennent la nourriture et les vêtements de personne, Elles marchent droit devant. Les filles de la confection sont enchaînées A la corde impitoyable des riches, Elles marchent tel le bétail aveugle qui fait tourner la machine à huile des riches, Les riches prennent l'huile, elles n'ont droit qu'aux déchets. Elles ne verront jamais d'arc-en-ciel. Recouvrant leur corps de ténèbres, Les mafieux des taudis les ont violées. Elles ne se baigneront jamais au clair de lune. Les filles de la confection marchent ensemble Comme des centaines de Bangladesh volant dans le ciel du monde. |