Excepté le retrait par le Hamas de
sa force paramilitaire
controversée, accueilli par le Fatah comme un «petit pas
satisfaisant»,
rien dans les positions radicales du mouvement islamiste n’a
changé.
Cinq jours se sont écoulés
depuis le lancement par le président
Mahmoud Abbas d’un ultimatum au Hamas, le mouvement islamiste au
pouvoir n’a rien changé à ses positions. A part le
retrait, vendredi
dernier, de sa force paramilitaire contestée, ce mouvement
continue de
camper sur ses positions. Hier, alors qu’il se trouvait à
Putrajaya, en
Indonésie, l’un des leaders du Hamas, le ministre des Affaires
étrangères Mahmoud Zahar, a affirmé que le
référendum proposé par le
président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas,
«est inutile».
«Personne ne reconnaîtra Israël, ainsi je ne vois pas
de raison pour
tenir ce référendum», a dit M. Zahar. Cette
nouvelle-vieille
«profession de foi» risque de faire capoter le projet de
référendum,
élaboré par des cadres de mouvements palestiniens
détenus en Israël,
après le conflit sanglant qui a opposé, depuis plusieurs
semaines, les
services de sécurité dominés par le Fatah du
président Abbas et la
force paramilitaire créée par le ministre de
l’Intérieur Saïd Siam. Le
retrait de cette force, qui a été accueilli par le
mouvement Fatah
comme «un petit pas satisfaisant», a certes
contribué à l’apaisement
des affrontements armés entre les deux camps. Mais, la
récente
déclaration de M. Zahar vient compromettre les chances de cette
«entente nationale», appelée des vœux et des longues
luttes du peuple
palestinien. Par cette déclaration, l’actuel ministre
palestinien des
AE a, en effet, porté le coup de grâce à tout
espoir de dialogue
inter-palestinien. Il s’agit d’un rejet clair et net du
référendum
suggéré par le président de l’Autorité
palestinienne, présenté comme
une porte de sortie à la crise sans précédent que
vit le peuple
palestinien depuis l’arrivée au pouvoir du mouvement Hamas.
Annoncé le
10 mai, le référendum en question suggère,
notamment, de confiner « la
résistance » aux territoires occupés, de former un
gouvernement d’union
nationale et de créer un Etat palestinien dans les territoires
occupés
par Israël en 1967 ».
Or, cette dernière suggestion en
particulier, préalable à la reprise des pourparlers de
paix avec
Israël, est considérée par le mouvement Hamas comme
«une reconnaissance
implicite de l’Etat hébreux». «Le
référendum proposé par le président
de l’Autorité palestinienne est destiné à
reconnaître Israël», a dit,
hier, M. Zahar.
En refusant de reconnaître à
Israël un simple «
droit d’exister », le mouvement Hamas hypothèque
également le droit du
peuple palestinien à vivre dignement. Depuis que ce mouvement a
pris
les rênes du pouvoir, la situation socio-économique dans
les
territoires palestiniens est devenue catastrophique. Jamais
l’Autorité
palestinienne n’a été autant affaiblie, à cause du
gel des aides
octroyées principalement par les Etats-Unis et l’Union
européenne. Le
peuple palestinien n’aurait jamais non plus traversé une crise
aussi
cruelle. En dépit de tout, le gouvernement Hamas est
resté insensible à
la souffrance de celles et ceux qui ont eu le malheur de lui faire
confiance, en lui prêtant leurs voix d’électeurs.
Ce peuple,
aujourd’hui plus que jamais appauvri, voit également son union
légendaire menacée. Les récents
déchirements fratricides, causés
principalement par le mouvement Hamas, font déjà planer
le risque d’une
implosion imminente.
Aujourd'hui
le Maroc, 30 mai 2006
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