JERUSALEM
(AP) -- Réuni pour la première fois
depuis les législatives du 25 janvier, le nouveau Parlement
palestinien
a connu une séance houleuse lundi: le Conseil législatif,
désormais
dominé par le Hamas, a entrepris d'annuler toutes les
décisions prises
lors de la dernière séance de l'ancien Parlement.
Une
initiative
qui semble éloigner un peu plus la perspective d'une
participation du
Fatah, le parti du président de l'Autorité palestinienne
Mahmoud Abbas,
à un gouvernement de coalition dirigé par le Hamas. Le
mouvement de la
résistance islamique doit achever cette semaine ses tractations
avec
les autres partis sur la formation du nouvel exécutif
palestinien, a
annoncé lundi Mahmoud Zahar, un de ses dirigeants.
Durant
sa
dernière séance, l'ancien Parlement contrôlé
par le Fatah avait
habilité M. Abbas à nommer une cour constitutionnelle
ayant le pouvoir
de trancher des conflits entre le président de l'Autorité
palestinienne
et le Premier ministre. La juridiction aurait ainsi le pouvoir de
bloquer toute tentative du Hamas d'imposer la loi islamique.
Les
députés palestiniens ont également approuvé
la nomination de dernière
minute de cinq membres du Fatah à des postes clés du
gouvernement en
gestation.
Par ailleurs, les autorités
israéliennes ont élaboré un
plan visant à réduire les contacts avec les Palestiniens,
isoler
davantage la bande de Gaza et démanteler des colonies de
Cisjordanie,
ont annoncé lundi des responsables de la sécurité.
S'exprimant sous
couvert de l'anonymat, ceux-ci ont souligné qu'aucune
proposition ne
devrait être présentée officiellement avant les
législatives
israéliennes du 28 mars.
Auparavant,
un conseiller du Premier
ministre par intérim Ehoud Olmert avait annoncé
qu'Israël évacuerait
des colonies isolées de Cisjordanie et établirait
unilatéralement le
tracé de ses frontières avec les territoires palestiniens
en cas de
victoire aux législatives de Kadima, le parti de M. Olmert. La
formation fondée par le Premier ministre Ariel Sharon, toujours
dans le
coma suite à une grave hémorragie cérébrale
le 4 janvier, est donnée
favorite du scrutin.
L'Etat
hébreu a poursuivi sa campagne
d'éliminations de militants palestiniens. Un tir de missile à Gaza a
ainsi tué deux activistes du Djihad islamique mais aussi trois
passants
-dont deux enfants- et a également blessé sept personnes,
selon des
médecins palestiniens. Le Djihad islamique est
responsable de la
plupart des tirs de roquette sur le sol israélien depuis Gaza.
Par
ailleurs, deux adolescents palestiniens ont été
tués par l'explosion
d'un objet suspect dans un camp de réfugiés de la bande
de Gaza.
L'armée israélienne a démenti toute implication.
Les
révélations
sur l'existence d'un projet destiné à réduire les
contacts avec
israélo-palestiniens confirment des informations de la presse
israélienne ces derniers jours.
Selon le quotidien "Haaretz", les
autorités israéliennes travailleraient sur un plan visant
à mettre fin
à l'entrée quotidienne en Israël de quelque 7.000
travailleurs
palestiniens, à interdire la circulation des Palestiniens entre
la
Cisjordanie et la bande de Gaza, et à réduire
progressivement
l'approvisionnement en électricité, eau et carburant
à destination de
Gaza.
En
vertu de ces propositions, Israël autoriserait les
Palestiniens à construire leurs propre port et aéroport
à Gaza, des
projets gelés depuis longtemps, et à gérer
eux-mêmes leurs exportations
et importations.
Le
quotidien "Maariv" affirme de son côté que des
responsables israéliens ont évoqué au cours d'une
réunion la semaine
dernière la possibilité de réduire au strict
minimum les contacts avec
les Palestiniens.
Ehoud
Olmert a exclu de négocier avec un
gouvernement du Hamas tant que le mouvement islamiste ne
reconnaîtrait
pas Israël et ne renoncerait pas à la violence.
Dépèche AP, 6 mars 2006 |