GAZA
(AFP, 2 octobre 2005, 23 heures 11)
Selon ces sources, un officier
de police, une
Palestinienne et un autre civil ont été tués lors
d'une attaque menée par des
membres du Hamas au lance-roquettes antichars contre un poste de police
du camp
de réfugiés de Chatti, dans l'ouest de la ville de Gaza. Cette attaque avait suivi de
violents combats
entre policiers et membres du Hamas dont un journaliste de l'AFP a
été témoin
dans et autour du principal hôpital de la ville, l'hôpital
Chifa. Un médecin de cet
établissement, le Dr Baqer
Abou Safyeh, a indiqué que ces affrontements avaient fait au
total 50 blessés,
"pour la plupart des enfants atteints par des éclats de
roquettes".
Selon lui, deux des blessés étaient dans un état
critique. Selon le correspondant de l'AFP
ayant assisté
aux affrontements ayant éclaté à l'hôpital
vers 18H45 (15H45 GMT), les
militants du Hamas ont lancé des roquettes antichars et des
grenades et ont
ouvert le feu à l'arme automatique sur la police palestinienne. Plus de trois heures
après, le calme était
revenu à l'hôpital, mais des explosions et des tirs
sporadiques étaient
toujours entendus dans le camp de Chatti et dans un quartier voisin,
Cheikh
Radouane. Dans la soirée, le
Comité des forces nationales
et islamiques, qui regroupe 13 groupes palestiniens
s'est réuni à
Gaza, mais sans le Hamas, pour discuter de la
détérioration de la situation. Selon une source de
sécurité, tout a commencé
par une simple altercation dans Cheikh Radouane quand Mohammad
al-Rantissi, fils
d'un dirigeant du Hamas assassiné en 2004 par Israël, a
contesté à un
Palestinien le droit d'utiliser avant lui un distributeur de billets de
la Bank
of Palestine. Le ton est monté, et le
fils Rantissi a alors
mobilisé ses camarades armés du Hamas, contraignant la
police à intervenir pour
tenter de l'arrêter en vertu d'une loi entrée
récemment en vigueur et
interdisant le port d'armes en public. Les Brigades Ezzedine
al-Qassam, branche armée
du Hamas, affirment dans un communiqué que "le jeune homme a
refusé de se
rendre", et que les policiers ont alors "ouvert le feu contre son
véhicule, faisant plusieurs blessés". De son côté, le
ministère de l'Intérieur a
publié un communiqué confirmant que l'escalade avait bien
commencé par
"une altercation entre M. Rantissi et un client de la Bank of
Palestine". "L'affaire a
dégénéré quand des hommes
armés du Hamas ont lancé des grenades contre les
policiers qui étaient
intervenus, blessant deux d'entre eux", ajoute le ministère,
affirmant que
la police a alors pris en chasse quatre de ces hommes
équipés d'armes
automatiques et de grenades, qui se sont enfuis en voiture. Selon le communiqué, la
police a ensuite ouvert
le feu pour les empêcher d'entrer aux urgences de l'hôpital
Chifa. Les affrontements ont alors fait
place à une bataille
rangée et se sont étendus au camp de Chatti et dans le
quartier de Cheikh
Radouane. Pour le ministère, "le
Hamas porte
l'entière responsabilité de ce qui s'est passé. Il
a violé la loi et le
consensus national". Le Hamas et le Jihad islamique
refusent d'obéir
au dirigeant palestinien Mahmoud Abbas qui leur a demandé de
baisser les armes
après le retrait israélien de la bande de Gaza, qui s'est
achevé le 12
septembre, mais ont accepté de ne pas les exhiber publiquement. M. Abbas ne cesse de
répéter qu'il veut mettre
fin au chaos qui règne dans les territoires palestiniens
consécutivement à cinq ans d'Intifada. |