Le gouvernement Hamas contre la danse du ventre

L'ordre moral réactionnaire que vent imposer l'extrême-droite islamiste s'en prend même à la culture traditionnelle arabe. Comme le disait Goebbels "quand j'entend le mot culture, je sors mon révolver". Après avoir interdit cet été un spectacle de danse et de chant (voir ici), le Hamas, actuellement au gouvernement, part en campagne contre la danse du ventre !

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Voir aussi :
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Le programme du Hamas
Un peu de poésie (la culture arabe contre l'oppression islamiste)

dansePrétextant lutter contre la «pornographie», il veut s'en prendre à la danse du ventre...

Le nouveau ministre palestinien de la Culture, issu des rangs du Hamas, a annoncé le lancement d'une campagne contre la pornographie, qualifiée de «destructrice», et contre cette «forme de strip-tease» que serait la danse du ventre.

Après la victoire du Hamas aux législatives de janvier, beaucoup de Palestiniens ont redouté que le mouvement islamiste ne durcisse le ton à l'égard de certaines formes de divertissement et ne cherche à «moraliser» la vie dans les territoires, en limitant par exemple le droit de consommer de l'alcool.

Une semaine après la prise de fonctions du Mouvement de la résistance islamique, ces craintes ne se sont pas justifiées dans les faits. Abou al Soubbah n'a pas précisé comment il comptait s'y prendre pour interdire la danse du ventre.

Des spectacles de cette danse étaient régulièrement organisés en public dans la bande de Gaza avant le début de la seconde Intifada, en 2000. Pour de nombreux Palestiniens, l'été 2006 devait marquer le renouveau de ces spectacles. Le retour des danseuses égyptiennes et arabes devait en effet être facilité par la prise de contrôle, par les forces palestiniennes, du point de passage de Rafah, à la frontière égyptienne.

Abou al Soubbah a attribué à Israël la responsabilité de la propagation de la pornographie à Gaza et en Cisjordanie. Il s'est engagé à lutter contre cette tendance en opposant une «culture de résistance» ainsi que les valeurs de l'islam.

Le nouveau ministre a par ailleurs fait savoir que tout ce que montrait la télévision palestinienne ne lui plaisait pas et qu'il allait falloir redéfinir les règles de ce qui est «diffusable».

Il a cependant affirmé que la culture musulmane était ouverte aux autres civilisations et qu'elle n'interdisait pas la liberté d'expression.

Le ministre a précisé qu'il n'obligerait pas les employées de son ministère à porter le foulard, mais qu'il tenterait de les convaincre de le faire. «Nous ne régnerons jamais avec l'épée», a-t-il affirmé.

 

Reuter, 11 avril 2006